le peuple te regarde et voudrait que tu parles
sur son sort,
le peuple veut que tu marches non sur tes contours
triangulaires mais que tu regardes tout droit
devant et que tu comprennes que sans ce peuple,
ta survie est éphémère.
Cameroun parfois je t’identifie a un individu.
Je me demande si tu opères dans la logique de
mes pensées ou plutôt tu en as une autre
que je ne maîtrise point.
Cameroun si exigeant que je suis,
je voudrais que tu sois cette âme de sagesse
et que tu ne laisses point à ton regard
des visages tous ridés par la détresse.
Mais que tu raffermis ce peuple qui t’a choisi
des bonnes choses.
Sans rêves il n’y a pas vie mais
que je ne tombe pas trop dans le goût
d’un miracle qui proviendrait de ta volonté.
Comprends enfin cher Cameroun qu’en me berçant bien,
N’as tu pas honte de me voir dans d’autres
cieux?
N’as tu pas honte de me voir végéter dans
des côtes pour me distancer de la rive
qui nous ressemble?
O mon père Cameroun, je sais que tu es
plus père que mère.
Si tu étais mère, j’aurais bu de ton sein
sans trop me plaindre et apaiser la soif
de mes pensées.
Mon grand Cameroun à la posture unique
dans ce monde de courbatures,
laisses moi te ressembler dans ton genre
de beauté de forme.
Avec toi je vais puiser le grain pour
redonner du pain à tous ceux qui nous entourent.
M’acceptes tu ainsi sous ton toit?
Cameroun, tu m’as donné l’expression mais
donne qui me manquait. Si tu me laisses
donc te dire ce que j’attends de toi,
acceptes moi comme je suis: cet oiseau qui vole plus bas
du Nord et au Sud.
Cameroun avec toi je changerai et
ferai de nous deux cette perle debout
au regard du soleil.
©Andre Ekama